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TAXI News – Mai 2025

Périphérique parisien à La Défense au crépuscule

Chers lectrices et lecteurs,

Vous le dites, et c’est vrai, il y a une baisse d’activité. Le mois dernier, on a cru que c’était à cause du ramadan, en ce moment on pense que c’est les vacances scolaires et bientôt les ponts du mois de mai, qui sont ou seront responsables, de la baisse du nombre de courses effectuées par les taxis « normaux ». Je précise taxis normaux par opposition aux taxis « anormaux », ceux qui travaillent avec Uber. Ceux qui travaillent avec Uber ne connaissent pas la crise, ils étaient 500 en 2022 et par un prompt renfort sont devenus 3000… en ce moment et peut-être plus dans les mois qui viennent. On peut expliquer, trouver des circonstances atténuantes, ça reste contre nature, Taxi et Uber c’est l’association de deux ennemis irréconciliables. Souvenez-vous qu’Uber a voulu tuer le taxi, et c’est toujours dans ses plans, sauf que cette fois il veut redorer son image en faisant croire qu’il est devenu gentil et respectueux des taxis. C’est faux, ne tombez pas dans le piège, il vous donne des courses gratuitement, soi-disant, le temps de vous rendre addict, puis va vous demander, 5 % puis 10, 20 %, etc. Uber n’a rien à faire des chauffeurs, qu’ils soient VTC ou taxis, ce qui l’intéresse c’est le profit et peu importe le moyen par lequel il peut arriver, légalement ou illégalement. 

Quelles actions concrètes pour défendre le métier ?

Magazine Taxi News de Mai 2025Maintenant que c’est dit, voyons quels moyens disposent les taxis normaux pour arrêter les agissements d’Uber, qui propose des forfaits pour des courses effectuées par des taxis. D’abord, il y a un moyen légal, la réglementation interdit aux taxis de pratiquer des forfaits, sauf ceux prévus par la loi, le transport de ou en direction des aéroports. Il faut donc creuser de ce côté et attaquer si c’est illégal devant les tribunaux cette pratique des forfaits, nous avons de la chance que nos tribunaux soient intègres. Ensuite il faut, par tous moyens légaux, faire respecter l’interdiction aux VTC de stationner aux aéroports et gares alors qu’ils n’ont pas de réservation, faire respecter comme c’est le cas en Allemagne, l’obligation de retourner à leur base (En application de l’article L. 3122-9 du code des transports, les conducteurs de VTC ont l’obligation à la fin de chaque course soit de retourner à leur base soit de stationner dans un lieu hors de la chaussée). 

Une autre action absolument vitale pour les taxis c’est de retrouver les stations de taxi, il est nécessaire de solliciter la Mairie de Paris pour revenir à des stations de taxi modernisées et qui peuvent alerter lorsqu’il y a de la demande via une application téléchargeable et gratuite. 

Mais pour ça, vous et vos représentants syndicaux ou d’associations de défense des taxis devez agir. Le transport par taxi ou VTC obéit aux vases communicants, c’est un circuit fermé. Lorsqu’il y a moins de travail, sauf covid ou attentats, chez les taxis c’est qu’il y a plus de travail chez les VTC et inversement. Ça, c’est la théorie et souvent c’est ce qui se passe en pratique. Ce sont les clients qui choisissent d’aller vers les uns ou les autres. Mais un fait marquant est venu aggraver un certain équilibre qui existait avant les Jeux olympiques, c’est l’attribution des 1000 licences gratuites, pour soi-disant compléter l’offre en direction des personnes à mobilité réduite. J’avais alerté à l’époque sur le fait que ça ne profitait qu’aux sociétés de location et finalement ce cadeau empoisonné est en train de mettre en difficulté les sociétés qui ont reçu ces licences gratuites. 

Vous qui lirez ce texte et qui travaillez avec Uber, sachez que je ne vous juge pas, parce que ce n’est pas mon rôle ni mon droit, mais je dois vous alerter que vous travaillez avec une société qui a pour but de vous détruire en attendant les robots pour pouvoir se passer des travailleurs humains. Uber a englouti des milliards dans la recherche pour la voiture autonome, sans succès, c’est pourquoi ils veulent rentrer dans le taxi parce que leur modèle sans vous (taxis) est voué à l’échec. La preuve, 30 % des nouveaux acheteurs de la licence sont d’anciens VTC qui ont fui Uber. Pensez à votre avenir, laissez tomber Uber.

Au nom de toute l’équipe de Taxi News, je vous souhaite un très bon mois de mai, et espère vous retrouver début juin.

Alexandre Sejdinov

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