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Nos voitures peuvent-elles être piratées ?

piratage d'un véhicule Tesla

Au mois de décembre, quelques jours avant Noël, un grave accident de la circulation s’était produit dans le 13e arrondissement de Paris. Un conducteur de taxi a perdu le contrôle de son véhicule électrique de marque Tesla. Victime supposée d’un problème technique, son véhicule a violemment percuté un cycliste dans la rue d’Ivry, avant de s’encastrer dans une camionnette. Le bilan est terrible, un mort et 20 blessés dont trois sont dans un état grave.

Depuis, une information judiciaire a été ouverte et le chauffeur de taxi mis en examen pour homicide involontaire.

Invitée sur la chaine d’infos BFMTV, Me Sarah Saldmann, l’avocate du chauffeur de taxi, âgé d’une cinquantaine d’années, est venu donner des nouvelles de son client blessé « superficiellement » et choqué. Elle a également expliqué sa version des faits :

accident d'un taxi à Paris« Il conduit ce véhicule normalement pour aller dîner avec sa famille, il n’y a pas de musique, pas de drogue, pas d’alcool. Alors qu’il se trouvait au feu rouge, il redémarre. Et la voiture s’emballe et le frein reste bloqué. Il fait tout pour éviter les gens parce que le volant, lui, est fonctionnel (…). Il heurte des plots jaunes, pour ralentir le véhicule et ça ne fonctionne pas. Il est en état de panique et met même ses deux pieds sur le frein pour appuyer au maximum. Ça ne fonctionne pas et il voit sa vie défiler devant lui ».

Sur les images que BFMTV a pu consulter, on voit la voiture partir à toute vitesse et terminer sa course folle dans une camionnette se trouvant au milieu d’un carrefour après avoir heurté un container à verres qui explose.

A l’étude des données enregistrées par la voiture, le constructeur américain Tesla assure qu’il n’y a pas eu « de défaillance technique » mais Me Sarah Saldmann indique que la justice procèdera à ces propres expertises. De son côté, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a assuré qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir concernant la Tesla Model 3 en saluant au passage l’application du « principe de précaution » avec la suspension de la circulation de ce modèle par la compagnie de taxi G7 à laquelle appartient le chauffeur.

Incontestablement, l’information judiciaire en cours sera longue et marquée par des débats d’experts et des discussions hautement techniques.

De plus, toutes les pistes seront-elles explorées ?

Parce que sans vouloir faire peur à tout le monde, nos voitures sont devenues en quelque sorte des ordinateurs sur roues et les modèles de chez Tesla sans doute bien plus que les autres. Alors, sans basculer dans le complotisme, cet accident pourrait-il avoir le piratage informatique de la voiture pour origine ?

La question peut se poser puisque des exemples existent un peu partout dans le monde.

Récemment :

  • David Colomb, jeune spécialiste en cybersécurité de 19 ans, a annoncé sur Twitter avoir trouvé une faille dans l’infrastructure des Tesla. En exploitant cette dernière, il est parvenu à pirater 25 d’entre elles, dans plus d’une dizaine de pays différents. Ainsi, à distance, il a pu désactiver le mode sentinelle, ouvrir les portes et fenêtres, activer les phares et la radio et même démarrer la voiture sans les clés.Tesla à sans tarder corriger la vulnérabilité.
  • Plus tôt en 2021, lors de la CanSecWest, un événement annuel sur le sujet de la sécurité informatique, des ingénieurs de chez Kunnamon et de Comsecuritis sont parvenus à ouvrir et fermer les portes d’une Model X à distance, en l’espace de 3 minutes, grâce à un drone Mavik 2. Sans rentrer dans les détails, ils ont exploité une faille dans le réseau WiFi du composant réseau ConnMan de Tesla pour obtenir également le contrôle de l’air conditionné, de l’ensemble stéréo et aussi des fonctions électriques des sièges.

Nos voitures peuvent-elles être piratées ?

Comme tout autre système électronique, les voitures sont, elles aussi, sujettes aux failles de sécurité, pouvant présenter un grand risque d’attaque à distance.

Néanmoins, des accusations « d’accélérations inattendues » ne touchent pas uniquement l’américain Tesla. Elles existent depuis plus de 20 ans et ont concerné des constructeurs comme Audi ou Renault. À chaque fois, il a été prouvé que les voitures fonctionnaient parfaitement. Tesla a même déclaré en 2020 avoir accès à l’intégralité des données de chacune de ses voitures. Ainsi, tout comme avec la boîte noire d’un avion, elle peut analyser les circonstances réelles d’un accident, et voir si l’accélération du véhicule est due à un défaut de fabrication, ou si c’est le conducteur qui à lui-même appuyé sur l’accélérateur. Et il semblerait que ces « accélérations inattendues » soient simplement liées à une mauvaise utilisation du régulateur de vitesse de la part du conducteur. Il faut savoir que lorsque l’on enclenche le régulateur de vitesse adaptatif sur une Tesla et que la vitesse programmée par défaut est supérieure à la vitesse à laquelle on roule, la voiture accélère jusqu’à atteindre cette vitesse. Tesla reconnaît qu’un temps d’adaptation peut être nécessaire à son utilisation, mais que ce n’est en aucun cas le véhicule qui est défaillant.

Tesla ajoute également que, si un conducteur venait à actionner, en même temps, la pédale de frein et celle d’accélération, c’est le frein qui prendrait le dessus.

Affaire à suivre !

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