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Entretien avec Karim Asnoun secrétaire des cochers Chauffeurs cgt-taxis

Il a comme il aime le dire trois licences, une en histoire une autre en assurances et la troisième en taxi (qu’il n’exploite pas ni ne loue)

Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas l’origine du syndicat cgt-taxis :

Le syndicat des Cochers Chauffeurs cgt-taxis est l’un des premiers syndicats professionnels en France, il a été créé par les ancêtres des taxis, les Cochers, dès 1884, année où la loi a permis aux travailleurs de se rassembler en syndicat. Les Cochers Chauffeurs font ainsi partie des fondateurs de la CGT en 1895. Il faut noter que dès son origine les Cochers Chauffeurs ont rassemblé des indépendants et des salariés. Malheureusement aujourd’hui beaucoup de travailleurs ignorent ou ont oublié l’importance des syndicats. La journée de travail de 8 heures, les jours de repos, les congés payés, la Sécurité sociale sont pourtant le fruit des luttes syndicales essentiellement menées par la CGT. Dans le taxi, peu de chauffeurs savent que si le taxi à un nombre régulé ou a obtenu la détaxe du carburant c’est grâce aux luttes menées par la CGT-Taxis. Seule la lutte permet aux travailleurs d’acquérir et de défendre leurs droits. C’est pourquoi les chauffeurs de taxi doivent plus s’investir dans les syndicats car d’une part c‘est la seule ressource financière dont ils disposent (pour mener les actions judiciaires par exemple, pour avoir des permanents,…) mais aussi car c’est en étant nombreux qu’on pourra imposer un rapport de force aux gouvernements. Le syndicat est l’outil des travailleurs, à eux de l’investir !

Taxi News : Bonjour Karim, dites nous quel est votre principal combat aujourd’hui pour défendre la profession ?

Karim Asnoun : notre combat est composé de plusieurs chantiers mais l’immédiat c’est de faire appliquer la loi, et principalement que les vtc ne fassent pas du taxi, ce qui est le cas aujourd’hui. Les vtc sont la contrefaçon du taxi, ils sont dehors en train d’attendre les clients alors que c’est la prérogative des taxis. Un article de loi sanctionne cette pratique dite de la maraude électronique que la loi Thévenoud interdit mais par manque de volonté politique les sanctions ne sont pas systématiques. Nous avons interpellé madame Borne, ministre des transports, le 8 décembre 2017, de vive voix et par la suite par écrit sur cette situation mais nous attendons toujours une réponse. La loi stipule qu’on ne doit plus voir des vtc se positionner électroniquement près des clients, ils doivent retourner chez-eux.

TN : quel est le chantier suivant ?

KA : le deuxième chantier concerne la future loi d’orientation de la mobilité.

La ministre des transports a fait des ateliers sur la mobilité sans inviter les syndicats et nous avons pu nous intercaler pour constater que notre atelier était coprésidé par un des actionnaires de Heetch…

TN : nous l’avons mentionné dans notre magazine.

KA : On a l’impression que la ministre des transports veut réintroduire le covoiturage lucratif dans les territoires ruraux, ce qui a été condamné par les tribunaux.

Nous la cgt-taxis, la dessus, nous serons très vigilants.

La ministre veut trouver un moyen de transport à ceux qui refusent des postes de travail parce qu’elle prétend que les chômeurs refusent de travailler parce qu’ils n’ont pas des moyens de transports (n’ont pas de véhicules). S’ils n’ont pas de moyens de transport c’est qu’ils n’ont pas d’argent, s’ils n’ont pas d’argent comment feront-ils pour se payer les services d’un chauffeur. Vous imaginez la scène de l’ouvrier qui arrive en voiture avec chauffeur à l’usine le matin et qui repart avec le même chauffeur le soir chez lui ? C’est grotesque, c’est prendre les gens pour ce qu’ils ne sont pas.

TN : c’est vrai que c’est un scénario improbable. Les entreprises qui veulent embaucher peuvent envisager de fournir des véhicules à ces chômeurs et répercuter le prix sur leurs charges ou étaler le coût sur le salaire de l’employé. Des solutions existent.

KA : le plus choquant reste à venir, lorsqu’elle prétend que ce n’est pas à l’Etat de proposer des moyens de transports dans les communes rurales, c’est pourquoi elle imagine des taxis amateurs pour pallier à l’abandon par l’Etat de sa mission d’être le garant de la cohésion nationale et de disposer des mêmes droits dans les campagnes que dans les villes. On sait bien que le taxi n’est pas un transport de masse, il est destiné au transport d’une classe plutôt aisée pour que le prix de la course payée puisse permettre au taxi quel que soit son statut de vivre dignement de son travail.

Macron c’e n’est pas le président des travailleurs ni des taxis, mais plutôt des banques et des plateformes il est pour la déréglementation, nous sommes contre et combattons ce système inhumain.

TN : depuis quand êtes-vous à la Cgt-taxis ?

KA : je suis permanent depuis 2004

TN : cela fait 14 ans, vous avez donc une forte légitimité pour répondre à la question sur votre vision de l’évolution du taxi ? Vers quoi devrait il aller et quoi éviter ?

Karim Asnoun CGT-TaxisKA : Les combats qu’a mené Cgt-taxis avec d’autres organisations professionnelles ont permis de ramener un peu d’ordre malgré ce que nous venons d’évoquer. Nous avons ramené un peu d’ordre dans la jungle qu’à permis la loi Novelli, la loi qui a introduit les vtc, les contre façons de taxi. Avant 2014 pour être vtc il suffisait de payer 100€ et de s’inscrire sur un fichier  et on pouvait travailler, suite aux mobilisations de 2014, il y a eu la loi Thévenoud et plus récemment la loi Grandguillaume qui certes ne sont pas parfaites et loin de ce que nous avions voulu, mais malgré tout, nous avons réussi à imposer des règles qui font qu’aujourd’hui le taxi commence à retrouver son activité, par un retour de l’activité qui nous avait quitté en faveur des vtc. Cette clientèle constate une baisse de qualité liée à la paupérisation des vtc. Pour avoir une qualité de service dans le taxi ou ailleurs il faut que le prestataire puisse vivre dignement de son métier. Nous pensons toujours que le taxi a de l’avenir, il permet à des individus de s’émanciper, de ne pas travailler pour un employeur. Beaucoup ont quitté des emplois sous payés pour être indépendants. Cette indépendance est contraignante mais elle a permis d’acquérir la dignité. Et je pense qu’il y de l’avenir pour le taxi.

TN : sur ce point la ministre des transports pense la même chose d’après ses interventions.

KA : Oui mais sur certains sujets il n’y a pas de dialogue avec le gouvernement.

Ils font semblant de nous écouter sans nous donner des réponses.

Nous posons la question : « est-ce que les nouveaux textes qui viennent d’être promulgués vont permettre de contrôler la maraude dans la rue » ?

TN : que répondent-ils ?

KA : pour le moment nous n’avons pas de réponse. On met en avant le dialogue social mais en réalité il n’y a pas de dialogue. Si nous avons été obligés de sortir dans la rue en 2014, en 2015 et en 2016 c’est qu’à chaque fois il y a eu la rupture du dialogue de la part du gouvernement qui nous a obligé à mettre un coup de pression.

TN : envisagez-vous des mobilisations en 2018 ?

KA : malheureusement c’est une éventualité toujours possible, nous ne le ferons pas de gaité de cœur mais si une loi sur la mobilité nous est défavorable, si on veut encore introduire une contrefaçon de taxi supplémentaire dans les campagnes ou si on remet en cause le statut du malade assis, alors nous réagirons. Il faut savoir qu’une grande partie du taxi français dépend de cette activité en lien avec la sécu. Nous sommes syndicat professionnel notre seule « arme » c’est la rue. Ce ne sera pas forcement des blocages d’ampleur, pour exemple en juin 2017, nous avons fais une communication d’ampleur au sein de la gare du nord avec d’autres syndicats, nous avons distribué 5000 tracts en français et en anglais à destination des passagers pour les alerter sur le racolage sauvage qu’il y avait dans les gares et les aéroports franciliens. Cette communication a été un grand succès qui a permis de sensibiliser l’opinion publique de manière positive. Et il y a eu des retombées, puisque le directeur de la gare du nord, a organisé des rondes avec des vigiles pour essayer d’éradiquer le racolage, ce n’est pas parfait mais ça a donné des résultats. Sur Orly il y a eu l’arrivée de 15 boers supplémentaires, avant il y avait juste la PAF (police aux frontières), c’est donc un progrès. C’est la conséquence de la pression permanente que font les organisations syndicales sur les autorités. Orly c’est un chantier qui dure depuis trois ans, petit à petit ça aboutit.

TN : que pense-tu des taxis qui sont démotivés ?

KA : effectivement il y a une partie de la profession qui n’est pas investie dans le combat.

Ils s’investissent par leur participation dans des salons whatsapp, telegram, c’est la grande mode, ils ont l’impression qu’en s’investissant dans ces salons ils participent à l’action mais en réalité ce n’est pas ça l’action syndicale. La première chose à faire dans n’importe quel métier c’est d’investir le syndicat. En France le syndicat est dénigré mais beaucoup de nos contemporains ne savent pas que toutes les avancées sociales ont été obtenues suite aux luttes des syndicats : sécurité sociale, congés payés et pléthore de droits des travailleurs. Récemment j’ai été invité au Luxembourg par une grande centrale syndicale qui ont un taux de syndicalisation de 40%, alors que ces travailleurs sont issus des services et notamment des banques qui sont bien lotis mais qui savent qu’il faut s’unir et lutter pour ne pas perdre l’acquis.

Le syndicat c’est eux, c’est les travailleurs. Le syndicat c’est l’action groupée de chacun des travailleurs du taxi quelque soit son statut qui permettra au secteur de se défendre.

TN : peut-on encore parler de fonds de garantie ou de fonds d’indemnisation ?

KA : un des gros chantiers de 2018 c’est le fonds de garantie.

C’est la prise en compte des chauffeurs qui ont été spoliés sur leurs licences. Nous n’oublions pas ces chauffeurs qui ont acheté à 240 ou 245 000 € et que s’ils vendaient aujourd’hui il ne pourraient pas rembourser le capital restant du aux banques. Nous avons interpelé le Président de la République sur cette problématique mais pour l’instant nous n’avons pas reçu de réponse. Mais pour nous c’est un des chantiers de 2018 avec les deux autres évoqués. Qu’on l’appelle fonds d’indemnisation ou fonds de garantie, peu importe, il faut trouver une solution. Les chauffeurs de taxi sont les victimes à la fois de la dérèglementation et du non respect des textes qui encadrent les vtc et qui interdisent la maraude électronique.

TN : je me fais l’avocat du diable, et si le gouvernement réponds : « mais c’est un marché libre »

KA : oui alors nous dirons, certes ce marché était libre mais vous l’avez dérégulé en introduisant une contrefaçon que sont les vtc, ce faisant vous avez perturbé le marché à vous de payer les pots cassés. Mais allons plus loin, la Cgt-Taxis n’a jamais été pour ce système de transferts qui a été officialisé et légitimé par la loi Pasqua de 1995. Les cochers chauffeurs (cgt) ont toujours craint une issue comme celle que nous connaissons aujourd’hui.

C’est vrai que les prix des plaques étaient libres et que les premiers responsables étaient les chauffeurs qui fixaient des prix toujours plus élevés. Pour nous Cgt il faut avoir une vraie réflexion sur ce système de transfert : est-ce qu’il faut plafonner le prix pour ne plus avoir cette fluctuation, est-ce qu’il faut avoir un prix plancher et un prix plafond ?

Est-ce qu’il faut arriver à un système sans transfert sans pénaliser ceux qui ont acheté qui sont la majorité de notre syndicat. Je ne sais pas, mais il faut avoir une réflexion la dessus.

TN : donc vous n’avez pas aujourd’hui une position tranchée sur cette question ?

KA : nous avons été une force de proposition sur le fonds de garantie lors des discussions avec Grandguillaume, pour dire, on ne peut pas laisser sur le bord de la route les chauffeurs qui sont spoliés. Grandguillaume était pour faire aboutir ce fonds mais Manuel Valls n’a pas pris ses responsabilités pour dédommager les taxis spoliés et rétablir la justice. Le principe avait été accepté à condition que les chauffeurs de taxis participent à ce fonds. Autrement dit on demandait aux victimes de s’auto-indemniser. Ce qui est bien sur inacceptable.

TN : que répondez-vous à ceux qui pensent que le fonds de garantie serait un danger pour la profession ?

KA : ce qu’on entend souvent, c’est : « je ne veux pas du fonds de garantie, je veux retrouver mon travail ». C’est notre priorité : lutter contre la maraude électronique lutter contre le concept vtc, qui n’a pas démontré sa spécificité et qui donc ne justifie pas de son existence. Il faut tirer les leçons de ce séisme qu’on a connu, on ne peut pas d’un côté avoir un marché libre et de l’autre côté une très forte réglementation avec les contraintes et les droits qui en découlent. Le marché libre et la spéculation que ça engendre sur le prix des licences taxis est pour nous en contradiction avec la profession du taxi qui est fortement réglementée.

TN : le gel du prix de la licence vous semble nécessaire.

KA : c’est une étape nécessaire pour ne pas revivre ce qu’on a vécu. L’idée forte là-dedans c’est de garantir à celui qui achète aujourd’hui ou à celui qui a acheté hier, qu’il puisse retrouver ses billes à la sortie. Etes-vous d’accord avec moi ?

TN : oh oui, vous prêchez des convaincus car ce n’est que justice. Mais qui devrait financer ce fonds ?

KA : l’Etat quand il veut, fait des exonération de charges sociales aux patronat, il sait trouver des milliards. Le CICE par exemple, c’est des milliards que l’Etat a donné aux entreprises sous prétexte de sauver l’emploi mais sans contre garantie.

L’Etat arrose le patronat et les puissants. Ce n’est pas un problème d’argent c’est un manque de volonté politique. Si Jean-Luc Mélenchon avait été élu président de la république, le problème des taxis aurait été déjà réglé. Il n’y aurait pas un seul taxi spolié. Nous le voyons à Paris avec l’implication de Danielle Simonnet qui a été et qui est toujours aux côtés des chauffeurs de taxi. Il faut que le parlement change, il faut qu’il arrête d’avantager les puissants aux détriments des travailleurs.

Prenons l’exemple des récents contrôles fiscaux subis par les taxis, d’accord l’administration fiscale fait son travail et c’est bien, mais ce qui nous gêne à la Cgt-Taxis c’est que c’est toujours les petits qui sont contrôlés en l’occurrence les taxis, mais j’aimerai savoir ce que l’administration fiscale attend pour contrôler Uber. Depuis plusieurs années l’Etat donne l’image de son impuissance à contrôler des multinationales qui se sont organisé pour échapper à l’impôt.

TN : Uber gagne de l’argent en France mais ne paye rien. C’est pourtant un des principes fondateurs de la république, l’égalité devant l’impôt. Qu’on contrôle les taxis c’est normal à condition qu’on contrôle aussi ces multinationales qui au vu et au su de tout le monde narguent les Etats et échappent à l’impôt. Que le fisc contrôle d’abord Uber, avant de contrôler les taxis. Il y a plus d’argent à récupérer chez les gros fraudeurs que chez les pauvres taxis.

KA : Tout à fait. Et c’est ça qui nous dérange, parce qu’on laisse filer des millions d’euros pour gratter mille ou deux mille euros chez les taxis. C’est le symbole de ce déséquilibre que perpétue ce gouvernement.

TN : que conseillez-vous aux vtc qui se plaignent de leurs conditions de travail ?

KA : quand on voit la population du vtc c’est à peu près la même que celle dont sont issus les taxis, ce sont nos frères, enfants ou cousins. Beaucoup de vtc se rendent compte qu’ils n’ont pas d’avenir puisqu’ils seront toujours sous la domination de ses plateformes qui changent les règles quand elles le veulent, elles leurs prennent un quart voir plus de leur recette. Et cerise sur le gâteau le fisc leur demande de payer la tva même s’ils sont auto-entrepreneurs alors qu’ils n’ont pas de tva à payer. Encore une fois comme Uber ne paye pas la tva c’est au plus faible que le fisc demande de payer. Nous avons dit que les vtc ne peuvent pas vivre dans ce système sauf à apporter une prestation de luxe qui leur permettra de gagner suffisamment d’argent pour vivre dignement. C’est ce que nous avions défendu lors des consultations avec Thévenoud, sur le modèle de la grande-remise, mais malheureusement nous n’avons pas été suivis.

On voit aujourd’hui des vtc qui viennent nous voir pour savoir comment devenir taxi.

Et à notre avis il ne devrait y avoir que le taxi. Car le taxi a fait la preuve de sa capacité à intégrer toute sorte de population. Il a permis a des milliers de foyers de vivre dignement.

TN : que pense la Cgt-Taxis de la location gérance ?

KA : que c’est un échec total, pour nous l’abrogation de la location par la loi Thévenoud était une bonne chose mais elle a été remplacée par la location gérance qui n’a pas bénéficié aux chauffeurs.

TN : pourtant sauf erreur la location gérance est moins chère que la location précédente ?

KA : non, au contraire, avant le loueur payait entre 1300 et 1400 € de charges pour le locataire directement dans les différentes caisses, aujourd’hui c’est le locataire qui doit les payer. La location gérance a été profitable aux loueurs et non aux locataires, avant les locataires étaient sous un meilleur statut de protection sociale qu’aujourd’hui. Pour nous la seule alternative en dehors de l’achat de la licence c’est le salariat. La société Hype met beaucoup d’argent dans le taxi, comme quoi il y a de l’avenir dans le taxi, cette société se soucie de son personnel qui sont des vrais salariés et non des locataires déguisés en salariés. Les échos que nous avons sont très positifs. Elle se soucie aussi de l’environnement puisqu’elle utilise des véhicules propres à hydrogène. Là on a l’exemple que le taxi a toujours été innovant et en plus il peut le faire en étant socialement responsable.

La location inventée par la G7, il y a plus de 40 ans est une forme d’uberisation, où les chauffeurs de taxi ont perdu les avantages du code du travail qu’ils avaient en tant que salariés, à savoir jours de repos, congés payés etc.

TN : pourquoi selon vous la G7 a « inventé » la location dans le taxi ?

KA : parce que la G7 voulait s’assurait la recette, le principe de la location c’est quoi ? avant même que le chauffeur commence à travailler la G7 touche son billet, qu’il travaille ou pas, qu’il soit malade ou qu’il soit obligé d’accompagner son enfant chez le médecin ou empêché de travailler, qu’il ait ou pas des clients, il a déjà payé. C’est ce qu’on appelle la rente. La location introduite par la G7 a nuit aux taxis et nuit encore aux taxis, c’est ce qui a participé à la spéculation des plaques, parce qu’un locataire la seule chose qu’il a envie c’est de fuir la location et ça c’est une forme d’ubérisation dans le travail du taxi qu’on a connu il y a quarante ans.

TN : et la solution ?

KA : la mort du capitalisme !

TN : en attendant la mort du capitalisme, il n’y a pas de solution ?

KA : si on peut abroger la location et maintenir le salariat et l’achat de la licence, ou alors mettre en place des coopératives où les gens seraient salariés ou s’ils le veulent de quitter cette structure pour devenir indépendants avec l’achat de la licence. C’est l’exemple de la RATP, Régie Autonome du Transport Parisien, pourquoi ne pas créer la Régie autonome du Taxi Parisien ou du taxi Marseillais ou du taxi Lyonnais. Voilà des exemples, à partir du moment où il n’y a pas d’actionnaire ou un propriétaire qui attend une rentabilité à deux chiffres. Aujourd’hui il y a des loueurs qui sucent le sang des chauffeurs. Si on avait une structure soit municipale soit coopérative où seuls les chauffeurs seraient maîtres sans avoir à payer un actionnaire les chauffeurs seraient gagnants.

TN : merci Karim pour cet entretien très instructifs que nous recommencerons dans le futur.

KA : avec plaisir, Taxi News est toujours le bienvenu.

Nous vous invitons à aller sur le site : www.cgt-taxis.fr pour aller plus loin dans la découverte de ce syndicat pas comme les autres.

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